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07/20/2009

Comment cela a commence

Je raccroche le telephone, prends mon sac et file dans la rue deserte a la recherche d'un tuk tuk. dans la chaleur ambiante et humide de ce mois d'aout je finis par en attraper un. Nous zigzagons sur cette immense route de l'aeroport bordee de pubs de telephones mobiles, toujours les memes d'ailleurs, le principal operateur a pu se payer tous les panneaux du trajet. Je me demande quelle est leur demarche marketing car cette pub est axee sur les Blackberry et ici, au Bangladesh, leur niche est plus que microscopique. J'ai cache mon visage avec mon foulard, celui que je porte tous les jours car je me suis adaptee a la culture locale. Le sport favori des locaux est de vous observer. Il faut dire qu'il n'y a pas beaucoup d'europeennes a la peau claire et aux cheveux gingembre pour se ballader seules au milieu de cette faune. Je me suis donc dit que le plus simple serait d'adopter la tenue locale mais un jour ou je croisais une anglaises avec la meme tenue, je l'ai trouvee ridicule et me suis juree de ne plus me deguiser. Le foulard reste tout de meme indispensable. Il cache le decollete mais est surtout utile contre la poussiere et la pollution.

Le Tuk Tuk me depose devant l'hopital ultra moderne fruit d'une joint venture entre le bangladesh et l'Inde. C'est mon vieil ami qui y suit ou plutot y subit sa dialyse qui me l'a recommande. J'entre dans ce Hall immense qui pourrait etre celui de n'importe quel hopital international. Je me dirige vers le comptoir et demande la prochaine disponibilite du medecin.
"Dans 3 heures Madame, vous pouvez revenir".
L'idee de repartir ne m'a pas effleuree une seule seconde, j'y suis, j'y reste! Qu'est-ce donc que 3 heures lorsque votre vie est en jeux.

Ce blog est mon histore qui a basculee a partir de ce moment dans la salle d'attente de l'hopital de Dhaka au Bangladesh.

07/19/2009

Au tout debut

Cela a commence il y a 43 ans, un 3 juillet a 20h20 dans la meme clinique et avec la meme equipe que pour mes 5 soeurs et mon frere. Le fait d'avoir la meme equipe de sages femmes rassurait maman tant soit peu qu'elle ait eu besoin de l'etre. Apres 6 accouchements, je tiens a rappeler, sans peridurale a l'epoque, je pense que maman a du prendre le 7eme pour une routine. C'est d'ailleurs ainsi qu'a l'arrivee a la clinique on la "poussa" directement dans la salle d'accouchement passant devant des futures meres en travaille et en souffrance depuis de longues heures. 20 minutes apres notre arrivee, me voila sortie, beau bebe de 4.5 kgs. L'inconvenient d'avoir la meme equipe d'accouchement est qu'elle connait l'historique de la tribue. Ainsi, maman ne m'ayant pas encore vue et demandant pour la 3eme fois si tout allait bien sans obtenir de reponse, se redressa et dit:
"Ca suffit, dites moi ce qui se passe"
"Oh Madame, si vous saviez" repondit la sage femme avec le fort accent du Sud Ouest qui accompaganit son embonpoint landais et la larme qui commencait a embuait son regard vert
"mais enfin, que ce soit un singe ou un lapin, dites-moi ce que c'est"!
"Madame, c'est encore une fille"
Et maman de s'affalait sur ses oreillers, l'air resigne apres l'annonce de cette 6eme fille qui aurait du s'appeler Vincent, comme les 5 autres, si jamais elle avait ete un garcon.
Espoir dechu? pas sur, une de plus, on est plus a ca pret!
le plus grand souci etait plutot pour maman de savoir comment elle allait reussir non pas a caller un nouveau petit bout dans son agenda mais a caller les 6 autres enfants ages de 14, 12, 10, 8, 3 et 18 mois dans l'agenda d'une nouvelle maman.